Les anciens Dénés vivaient dans un monde dangereux et imprévisible. Leur terre, Denendeh, était remplie d’animaux géants qui s’emparaient des humains pour les dévorer. Les animaux et les humains pouvaient changer de forme et les gens vivaient souvent dans la peur.
À cette époque, un homme puissant appelé Yamǫ́ria apparut dans le Denendeh. Il a parcouru tout le territoire pour aider les gens. Yamǫ̀ria a anéanti les animaux géants, séparé les hommes des animaux, et implanté une relation basée sur le respect mutuel et la compréhension. Il a donné des lois aux hommes pour leur permettre de vivre ensemble en harmonie. Dans tout le Denendeh, on se souvient de Yamǫ́ria comme d’un grand voyageur et législateur.
Tous les groupes dénés retracent les aventures de cet homme légendaire, dont le nom se traduit par Celui qui voyage. Il est plus souvent connu sous son nom esclave du Nord Yamǫ́ria, mais chaque langue dénée a un nom différent pour lui.
Lisez les biographies de certains aînés bien-aimés du Denendeh.
Écoutez des enregistrements d’histoires racontées par des aînés dénés.
Lisez des légendes dans chacune des langues dénées des TNO.
Réfléchissez sur un ensemble choisi de lois dénées qui guident la vision du monde des Dénés.
Regardez des peintures de Yamǫǫ̀zha, réalisées par Archie Beaulieu.
Parcourez les nombreux emplacements associés à Yamǫ́rıa partout aux Territoires du Nord-Ouest et au-delà.
De nombreuses personnes ont collaboré à cette exposition, pendant de nombreuses années.
Dans la société dénée, les aînés jouissent d’une vénération qui remonte à très loin dans le temps. À titre de passeurs du savoir culturel, ils veillent depuis longtemps à ce que les futures générations de jeunes Dénés acquièrent les bases et les compétences leur permettant de survivre et de s’épanouir sous le climat rigoureux et sur le terrain difficile du Denendeh.
Voici trouverez ci-dessous un petit échantillon des grandes personnalités qui ont enrichi la tradition dénée.
(1923 – 2009)
crédit photo: Tessa Macintosh
Conteur et écrivain prolifique, George Blondin se consacre pendant plusieurs années à écrire des histoires traditionnelles. Né en 1923 à Délı̨ne, Blondin est guide de chasse et de pêche, mineur, trappeur et journaliste. Il occupe le poste de vice-président de la Nation dénée et de président du Conseil des aînés du Denendeh. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont When the World was New [Au début du monde] (1990), Yamoria: The Lawmaker [Yamoria, le législateur] (1997) et Trail of the Spirit: Mysteries of the Medicine Power Revealed [Sentier de l’esprit : Mystères de la puissance de la médecine révélés] (2006).
George Blondin devient membre de l’Ordre du Canada en 2003.
George Blondin la láyahnǝ gogodı́ ghǫ denehégode ghǫ bonıyǫ hagú gózǝ dene godı détl’e dáreht’e xaı gots’é gok’e w’ıla ɂeghálayı̨́da. 1923 ɂekúh xaı yá Délı̨ne begǫhlı̨, Blondin haı deshı̨tá dene k’ı̨́nadǝlǝ goghálayı̨da, nehká sǫ́mbafǝ hı̨ka neduɂekedı́lǝ goghálayı́da hé ɂehdz’o ɂeyı̨hɂı̨ hé godı ɂedı̨htl’é gha godı shı̨yelǝ w’ıla goghálayı̨da. Dene Nation gogha Vice President yı́le hé Denendeh Elder’s Council gogha w’ıla Chaırmann hı̨lı̨. Ɂedétl’e sǫ́ɂareht’e w’ıla dǝyı̨tl’e, hederı ke When the World was New (1990), Yamoria the Lawmaker (1997) and Trail of the Spirit: Mysteries of the Medicine Power Revealed (2006).
George Blondin haı ɂeyı Order of Canada ɂeyı 2003 ɂekúh xaı begháhęt’ǫ. Hı̨dú ɂets’édı horénǫ ts’éɂǫ́né begháı́ hı̨lı̨ kólı́ k’ále hı̨t’ı̨ godı détl’e hé dene hégode.
(1934 – 2007)
crédit photo: Tom Andrews
Harry Simpson grandit sur la terre, où il se livre à la chasse, à la pêche et à la trappe. Il occupe plusieurs postes de dirigeant au sein de sa collectivité, Gamètì, et joue le rôle de conseiller aîné dans le cadre de l’Accord sur les revendications territoriales et l’autonomie gouvernementale du peuple tlicho.
Durant son enfance, Harry écoute attentivement les histoires des aînés. Lorsqu’il atteint cet âge, il s’évertue à transmettre ses histoires et ses connaissances traditionnelles. Il dirige plusieurs excursions de canot pour les jeunes, en parcourant les itinéraires tlicho traditionnels et en racontant des histoires aux emplacements spéciaux durant le trajet. Harry Simpson est un homme qui a transmis des histoires pour combler le fossé entre les générations et les cultures, et qui a proposé une nouvelle vision sur l’avenir de son peuple.
Harry Sımpson dechı̨ta deèzhǫ, nàzè, łıwe k’alawo eyıts’ǫ edzoò k’ele ı̨̀le. Wekǫ̀ta gha ası̀ı łǫ k’e wheda ı̨lè eyıts’ǫ Tłı̨chǫ gha ndè ghǫ neyàetı eyıts’ǫ whacho ndèts’ǫ̀ k’aòwo gı̨lı̨ gha ǫhdaà dehkw’e sıı xè ɂaı̀t’ı̨ ı̨̀le.
Harry Chekoa elı̨ hò, ǫhdaà whaèdǫ gondı t’à gogende nındè nezı̨ ehkw’ǫ ı̨̀le. Ǫhdaà elı̨ ajà hò, whaèdǫ gondı t’à done xè godo ajà eyıts’ǫ done naòwo t’à done ts’ǫ̀ gode. Harry Tłı̨chǫ gıts’ǫ etǫ k’è chekoa goxè elà t’à whaèdǫ tı̨lı̨ goxè ɂaet’ı̨. Etǫ k’e k’egede hò, wegondı gohłı̨ weghǫ Chekoa xè gode. Harry Sımpson ats’ǫ whaèdǫ gondı t’à ełets’ehkw’ǫ ha nı̨wǫ t’à whaèdǫ gondı t’à eyıts’ǫ done naòwo t’à chekoa xè gode wet’à ı̨da gogha weòt’ı̨ gıxè nezı̨ hoòɂǫ ha nı̨wǫ t’à whaèdǫ gondı t’à chekoa xè godo.
(1915 – )
Mary Kendi naît en 1915, sur les rives du chenal Pokiak près d’Aklavik. Elle passe les premières années de sa vie sur la terre avec sa famille, sur les rives du chenal Pokiak, à l’embouchure du village Peel et à Fort MacPherson.
À l’âge de six ans, Mary est envoyée au pensionnat de Hay River, par bateau à vapeur. Trois années plus tard, son oncle se rend à Hay River pour la ramener à la maison. À son retour à la maison, elle réapprend sa langue et comment vivre sur la terre.
En 1932, Mary épouse Alfred Kendi par mariage arrangé. Mère de neuf enfants, Mary conservera toute sa vie un vif intérêt pour la narration de contes et l’enseignement des connaissances traditionnelles et de la culture. Elle fait partie des membres fondateurs du conseil d’administration de l’Institut social et culturel gwich’in. En 1992, elle est l’une des premières à recevoir le Prix annuel des femmes d’action, décerné par le Conseil de la condition de la femme des TNO.
Cette biographie de Mary Kendi est une adaptation de l’édition 2001 du calendrier sur les aînés gwich’in de l’Institut social et culturel gwich’in (ISCG).Mary Kendi zrit 1915 dài’ Aklavik nduh ts’aii Pokiak Channel gwà’àn vagòonlih. Ezhik danh gwà’àn dizhehk’oo kat hàh diik’àyąhthat, gehkhee ts’àt Nagwichootshik danh gwà’àn chan ts’àt Teetł’it Zheh gwà’àn.
Vaghàii nihk’iitik guuzhik, yi’eenjı̀’ Tr’ih Choo nahdalak k’ı̀ighe’ Hay River danh gàgootr’oonahtan gwizhı̀t nı̀tr’ı̀nyąhchih. Khaii tik tł’ee, doo’ii nagogwiniinlii geenjit Hay River gwats’àt chùuzhii. K’anagahdadal tł’ee, digiginjik ts’àt nits’òots’àt dachantat gogwandaii gihk’anàgaanjik. 1932 hee gwànoo, Alfred Kendi gisrı̀inaginii’oo k’ı̀ighe’ nihkhatr’agwahnjik. Tr’iinin vanchòh nàk’oh zhàk dhı̀tinh eedi’i’, shı̀k gwandak agwaandak, dagwandaii dachantat ahdandaii gihk’yaanjik. Gwich’in Social and Cultural Institute geenjit tr’oochı̀t gwijàa dhidlit. 1992 hee gwànoo, aii oozhii NWT Status of Women Council giiyàhnuu gwats’at t’at gaayii ałtsaii, Tr’ı̀injòo Gwiinzheii Go’òozhii giitr’àhnuu.
Au cours du printemps et de l’été 2007, une équipe de CBC North se rend à Behchokǫ̀ et à Tulita, pour enregistrer des aînés racontant les histoires sur Yamǫǫ̀zha et sur Yamǫ́rıa se déroulant dans les régions des Tłı̨chǫ et du Sahtu.
Dave Miller de CBC North réalise ces émissions radiophoniques parce que
« les passeurs connaissant le mieux les légendes de Yamoria, les aînés, nous quittent à un rythme rapide. Comme la langue et la mythologie dénées sont intimement liées, il est important que ces histoires soient présentées dans les langues dans lesquelles elles ont toujours été transmises. Les histoires sur Yamoria sont tellement fondamentales pour les Dénés que nous avons estimé qu’il était temps de les présenter de manière accessible à un public plus vaste ».
Écoutez les sonorités saisissantes des légendes sur Yamoria et apprenez-en davantage sur nos conteurs (malheureusement, seulement disponible en anglais).
(1932 –)
crédit photo: Tessa Macintosh
Né à Olalo (Dull Axe Mountain), Maurice Mendo a grandi dans les montagnes près de Keele River, chassant et trappant avec sa famille. Chaque automne, ils voyageaient dans une embarcation faite de peau d’orignal jusqu’à Tulita pour faire des échanges et participer à des célébrations communautaires qui comprenaient des festins, des jeux de mains, des danses des tambours et des danses du thé.
Lorsque Maurice était jeune, il se souvient que les gens se rassemblaient pour écouter un aįné. Ils apportaient du bois pour faire un feu et de l’eau pour le thé, et ils passaient la soirée à écouter les récits. En tant que conteur, Maurice continue la tradition de son peuple : « Mon peuple, le peuple des montagnes, étaient ceux qui me racontaient des histoires longtemps dans la nuit, donc je raconte des histoires de la façon de Montagne. »
Ɂeyı Olalo gódedıyá begǫ́hlı̨, hagú Maurice Mendo ɂeyı Keele Rıver ɂeyı nı réyǫ,hagú ɂegúhyǝ́ dégot’ı̨néke hé ráyı̨zǝ hé ɂehdzo ɂayı̨hɂı̨. Xat’á toréht’e nı́dé ɂıts’éwé ɂelá hehsı̨hé Tulıt’a gots’é rakedet’ǫ yı̨lé ɂeyı yúkǫ́ę́ gots’é sáwé ɂǫ́nékedule gogha ɂakat’ı̨ hé gózǝ kǫ́ta shı̨rats’eyeda gogha lı́fądá kehsı̨ hé ɂudzı k’ekedéhw’ı hé ɂekǝlı̨ hé ɂı́lı̨wá hé w’ıla dakede.
Maurice ɂekǫné hı̨lı̨ ɂegúhyǝ́ deneke dene hı̨sha hé hégude gogha ɂareyǫ́né shı̨rats’eyeda keradı. Kǫ́ gha se rıúkǝlǝ hé lıdı́ gha w’ıla tu ɂakehɂı̨ hagú teweta gots’é dene hégokede gha ts’edéhw’ı yı́le. Hagú hı̨dú Maurice k’ále bewere begot’ı̨neke dene hégokade gok’é ɂedǝdı́nı́ w’ıla dene hégode, “segots’ı̨néke, Shı́hta got’ı̨né keyı̨lé hagú ɂekǝdǝdınıyá lá tewe nıwá godǝwı gots’é ségokede yı̨le hé ɂeyı kugodı́ k’éyá denehégohde.”
(1927 – )
crédit photo: Tessa Macintosh
Julie Lennie est née près des lacs Kelly et Lennie, où elle a passé son enfance. Elle a travaillé fort pendant qu’elle était petite à apprendre à coudre, broder et perler sous la supervision de sa mère. Aujourd’hui, elle est renommée pour la très grande qualité de ses perlages.
Julie a appris à parler anglais quand elle a été hospitalisée pour la tuberculose alors qu’elle était jeune. Maintenant, elle utilise ses connaissances de l’esclave du Nord et de l’anglais pour aider à compiler un dictionnaire en esclave du Nord. En 2007, Julie a reçu le prix NWT Wise Woman.
Julie se souvient que pendant son enfance « Nous insistions toujours auprès des personnes agées pour qu’elles nous racontent des histoires. Nous n’avions pas de téléviseur, de radio, ni de livres. Certaines personnes étaient vraiment bonnes pour raconter les aventures de Yamǫ́ria. Je pouvais rester éveillée et les écouter attentivement jusqu’à la fin. Ils nous ont enseigné comment vivre et ętre de bonnes personnes. »
Julie Lennie haı Kelly hé Lennie Lake goghá nıwále yá begóhlı̨. Hagú ɂegúhyǝ́ w’ıla ts’ǫ́dane hı̨lı̨ hagúnı réyǫ. Hagú láhı̨sele ɂegúhyǝ́ benǫ ráɂerulu hé gózǝ lahsúwé hé ɂehts’oh hé ráɂerulu gha gayuréhtǫ hagú hı̨dúgawe gúnı ɂehts’oh hé ráɂerelu ghǫ bonıyǫ.
Julie haı ɂek’óne hı̨lı̨ ɂegúhyǝ́ TB ɂayı́la hé dene ɂeyaı hı̨lı̨ kǫ́ę́ yı̨da nı gots’ę Mǫ́la xǝdǝ huwéhɂǫ hagú ɂaja. Hı̨dú dexǝdǝ́ hé Mǫ́la xǝdǝ́ honıhshǫ kexǫht’é hı̨dú dǝxǝdǝ́k’é gogha xǝdǝ dátl’e shı̨yǝlǝ ghálayeda hagú gots’ę bexǝdǝ́ hodúya gogha ɂedıhtl’é kuhsı̨ gogha denezǝ ɂegháalyeda. Ɂeyı 2007ɂekúhxaı Julie haı denets’é rádǝ gogha NWT Wise Woman Award begháhęt’ǫ.
Julie ts’ǫ́dane hı̨lı̨ hagú hederı kerádı, “golǫ got’sé dene hı̨shake denehé gokudǝ gha kuk’érádadıdǝ yı̨le. Dúladı TV, hé bǝyǝ gots’edǝ hé ɂedı̨htl’é bek’e gots’ǝdǝ yı̨t’ı̨ yı́le. Dene héhlá gonezó Yamǫ́rıa begodé hokedǝyı̨hsha yı̨le hagú goshó gonezó denehé gokede yı̨le. Godǝ belǫ gots’é huwohɂǫ gha kuts’é wıda yı̨le. Dá gonezó xálats’ededa hé dene nezǫ ts’úle ghǫ dene hégokede.”
(1916 – )
crédit photo: Tessa Macintosh
Paul Rabesca a grandi dans les bois, chassant, pęchant et pratiquant la trappe avec sa famille. Quand il était enfant, Paul voyageait en canot d’écorce, portait des vętements en peau de caribou et dormait dans un tipi. En grandissant, il a entendu son père et d’autres aįnés raconter les récits sur Yamǫǫ̀zha. Les aįnés lui ont souvent conté ces légendes après qu’il soit allé chercher de l’eau ou accompli d’autres taches pour eux.
Paul Rabesca a maintenant 91 ans. Il vit à Behchokǫ̀ avec sa femme Elizabeth et il aime encore raconter les légendes. Et il se souvient : « Cette personne qu’on appelait Yamǫǫ̀zha a voyagé d’un bout à l’autre de ce grand territoire… Il a fait des lois pour tout ce qui est sur le territoire dont nous dépendons. »
Paul Rabesca dechı̨tah deèzhǫ, weòt’ı̨ xè nàzè, łıwe k’alawò eyıts’ǫ ehdzoò nèle. Paul chekoa elı̨ hò k’ı elà t’àɂat’ı̨, ekwǫ̀wò ɂeh t’àɂat’ı̨ eyıts’ǫ whaèdǫ nǫhdaà yı̀ı̀ nàgete ı̨̀le. Deèzhe hò wetseè eyıts’ǫ ǫhdaa ats’ǫ Yamǫǫ̀zha wegondı t’à gogende ı̨̀le. Ǫhdaa gogha tsoh haanı-le dè ası̀ı gogha hayı̨̀la tł’àxǫǫ whaèdǫ gondı t’à gogende.
Paul Rabesca 91 weghoò. Wets’èke xè Behchokǫ̀ nàdè eyıts’ǫ ı̨ła whaèdǫ gondı t’à done xè gode wegha nezı̨. Godı yınàdı t’à hadı, “dıı done Yamǫǫ̀zha wıı̀yeh sıı, hazhǫ nèk’e k’èada ... Dıı nèk’e gha ası̀ı hazhǫ wet’àts’enda ha naòwo yehtsı̨.”
Au cours de l’histoire des Dénés, les aînés ont gardé leurs traditions en vie en racontant des histoires aux générations suivantes. Les histoires sur Yamǫ́rıa qui ont été consignées par les voyageurs et les missionnaires au cours du XIXe siècle ressemblent beaucoup à celles qu’on raconte aujourd’hui dans les collectivités dénées. De nombreux aînés dénés estiment qu’il est important d’enregistrer leurs histoires, pour qu’elles soient préservées à l’intention des futures générations.
Comme dans toute tradition orale, il existe plusieurs versions régionales des histoires sur Yamǫ́rıa. Chaque groupe déné des Territoires du Nord-Ouest raconte l’histoire de Yamǫ́rıa pourchassant des castors géants, mais les détails changent, selon la langue, la région et le conteur. Les six histoires racontées ci-dessous ne sont que quelques-unes des versions des récits sur Yamǫ́rıa, selon une tradition de narration de contes ancienne, dynamique et fluide toujours en existence aujourd’hui.
GWICH'IN
Chuu Niint’aii K’it (The Ramparts) NWT Archives/G-1995-001: 0373
Jadis, au temps où les géants parcouraient la terre, vivait un grand leader Gwich’in appelé Atachùukąįį. Pendant qu’il voyageait au Yukon, Atachùukąįį fit la rencontre d’un géant man- geur-d’hommes nommé Ch’ii Choo. Ch’ii Choo commença à pourchasser Atachùukąįį, mais Atachùukąįį s’échappa en canot, pagayant le long des rivières vers les Territoires du Nord-Ouest.
Quand Atachùukąįį fut rendu aux Ramparts sur le fleuve Mackenzie, il laissa son canot derrière. À cet endroit, on peut voir un gros rocher qui a l’air d’un canot renversé. Atachùukąįį s’assit pour se reposer, créant ainsi un creu qui est encore visible de nos jours. Il ne pouvait pas se reposer longtemps parce que Ch’ii Choo gagnait du terrain, alors il se mit à courir le long de la plage. Ch’ii Choo le poursuivit et en faisant six pas de géant, il a créé six grands lacs entre Fort Good Hope et Norman Wells, le long du fleuve Mackenzie.
Atachùukąįį savait qu’il ne pourrait pas vaincre Ch’ii Choo alors il décida de le déjouer. Chaque fois que Ch’ii Choo tuait quelque chose pour manger, Atachùukąįį allait le cacher pendant que Ch’ii Choo se lavait. Ceci a continué jusqu’à ce que Ch’ii Choo commence à être affamé. Il avait tellement faim qu’il a coupé un morceau de sa fesse pour se faire du pemmican.
Ch’ii Choo voulait refroidir le pemmican, alors il demanda à un rat musqué de l’apporter dans un ruisseau tout près dont l’eau était froide. Quand le rat musqué passa en nageant près de lui, Atachùukąįį prit une pierre et frappa le rat sur la mâchoire. Le rat laissa tomber le pemmican et Atachùukąįį le ramassa à deux mains et le mangea.
Quand le rat musqué dit à Ch’ii Choo qu’il avait perdu le pemmican, Ch’ii Choo commença à pleurer. Il se mit à chanter une complainte très triste qui racontait qu’il ne verrait plus jamais le lever ni le coucher du soleil. Puis, il mourut de faim.
Adapté d’un récit raconté par Gabe Andre de Tsiigehtchic
Niinzhit dài’ gwànoo, aii dinjii nichee diitat nı̀dhı̀zhee dài’, Atachùukąįį zrit Dinjii Zhuh eenjit gwichı̀t nichee iinli’. Yee’ohts’aii nadindye dài’, Atachùukąįį zrit Ch’ii Choo yakàdadhizhee jùu ezhik dài’ dinjii ajaa iinli’. Ch’ii Choo Atachùukąįį yik’ı̀h chı̀lgik gwàt tr’ih tsal hàh yehłat chùuzhii han njı̀’ zhik ts’aii nakhwanankak ts’àt needakak.
Atachùukąįį chuu niint’aii k’ı̀t gwats’àt k’adik dài’, ditr’ı̀i tsal ekhè’ yuunuh. Ezhik danh tth’aih jùk et’et ditr’ı̀i tsal łihts’ee dadhitinh. Atachùukąįį ihłèh nùudye ts’àt nijı̀n gwà’àn nùudye egwideech’in. Duuyeh niinzhit ezhik danh dhidye, Ch’ii Choo yik’ı̀h chilgik geenjit ı̀inch’its’àt uu’àn chùuzhee tęęvęę nji’. Ch’ii Choo yik’ı̀h chùuzhee ts’àt khanh danàa’yųų vik’ı̀ighe’ van nihk’iitik Chii Dą̀įį Zheh gęhnjı̀t gwinjik aii van egwideech’in Nagwichoonjik nji’.
Atachùukąįį zrit aii Ch’ii Choo gàayįį yahtsii kwaa gàh’eedandai’ geenjit nàgwan’ee k’ı̀ighe’ akòo t’àheedi’yaa yuunuh. Ejù’ łǫ̀ǫ Ch’ii Choo shı̀h dhàłkhaih dài’, adik’a’ałtraa guuzhik Atachùukąįį zrit yin’įį ts’àt dizhii uu’àn yinagwineh’ı̀k akòo t’èedi’in’. Nihkhan akòo t’èedi’in’ guuzhik Ch’ii Choo khanh ts’àt datsan k’ı̀ighe’ vat’ą̀įį kwaa nagwijàatth’at. Shı̀h jùhłįį geenjit ditł’į̀į ts’ęįį ts’àt vatthą̀į’ iint’uh ts’àt gàh itsų̀h hàh ałtsąįh.
Ch’ii Choo zrit aii itsų̀h nı̀idhaa nilii geenjit Dzan nı̀ink’oo yahtsii eenjit yuudahkat, yaa’àt srı̀it’ąhthee teetshik zhı̀t nı̀ink’ǫǫ yahtsii t’àheedi’yaa geenjit. Atachùukąįį zrit guk’àt’iiniindhan geenjit aii Dzan yehgǫǫ k’adivik dą̀į’, chii tsal hàh yichı̀lnaii aii Dzan dizhı̀k yichı̀lnąįh. Dzan zrit itsų̀h nàdànalną̀įį aniindhòk Atachùukąįį dinlį̀’ hàh tthak gùunjik ts’àt ajaa.
Dzan zrit Ch’ii Choo aii itsùh eenjit vatr’agwalndak yàhnuu, khanh ts’àt nathitreh. Sree ne’e’ak ts’àt gi’ta’ak chan natanah’yaa kwaa geenjit tr’igwidįį ilik hàh edlii. Aii tł’ee nehsrit t’at datsan k’ı̀ighe’ nàniindhat.
Tsiigèhtshik danh gwàts’at Gabe Andre vagwandak vatr’òonjik.
Sahtúot’ı̨nę Yatı̨́
Kwetı̨nı̨ɂah (Bear Rock) NWT Archives/G-1995-002: 0545
Il y a très longtemps, un homme extraordinaire nommé Yamǫ́rıa a parcouru tout le territoire, mettant toute chose à la bonne place. Pendant ses voyages, Yamǫ́rıa a rencontré une jeune femme qui vivait seule dans les bois. Elle était en train de préparer de la nourriture et elle en offrit à Yamǫ́rıa. Quand Yamǫ́rıa eut mangé, la femme lui suggéra qu’ils vivent ensemble comme un couple et Yamǫ́rıa accepta. Elle demanda à Yamǫ́rıa une seule chose – de couper un saule et de le coucher au-dessus de l’eau courante avant de traverser un cours d’eau quand il s’en allait dans le bois. Yamǫ́rıa ne comprenait pas pourquoi elle voulait cela, mais il accepta de se plier à sa demande. Ils vécurent heureux ensemble pendant très longtemps.
Un jour, Yamǫ́rıa était parti chasser dans les bois. Il commençait à faire noir et il était pressé de retourner à la maison. Il parvint à un ruisseau et décida de ne pas placer un saule en travers du cours d’eau.
Quand il arriva à la maison, il vit que sa femme était partie. En utilisant ses pouvoirs magiques, il la suivit et il découvrit que sa femme était en réalité un castor géant. Elle vivait avec une famille de castors géants dans un grand lac près de Whatì. Sa famille de castors avait tué et mangé des Dénés qui voyageaient dans la région.
Yamǫ́rıa se mit à pourchasser sa femme-castor et sa famille. Il les poursuivit tout le long du Grand lac des Esclaves et en descendant le Dehcho. Il les rattrapa au Grand lac de l’Ours et les poursuivit tout autour du lac jusqu’à Tulita. Yamǫ́rıa tua trois castors géants à Tulita, les écorcha et tendit leurs peaux sur le Great Bear Rock. Vous pouvez encore de nos jours voir le tracé ovale des peaux de castors.
Adapté des récits écrits par George Blondin, originaire de Délı̨ne
Yáhnǝ gúnı dene sure yádárı́yǝ Yamǫ́rıa hédadı, denenéné ɂareyǫ́né gok’e denehé gonezó gówoɂa gogha gota k’ı̨́nayeda. Nehk’e radeda ɂegúhyǝ ts’ékuwe wanı deshı̨ta rágw’e ts’ékáyı̨ya hagú t’áhsı̨ heht’ǝ hé Yamǫ́rıa shénetı̨ héhdı̨. Yamǫ́rıa shéyetı̨ ɂeyıtl’ą ɂeyı ts’ékuwe súdúle ɂelehghá ráhı́hdǝ yéhdı hagú Yamǫ́rıa hęɂę yédǝyı̨dı. Hagú gok’éyı̨xa ts’ékuwe hederı Yamǫ́rıa hudǝyı̨kǝ-déhyǝ́ deshı̨ta k’ı̨́naneda nı́dé judenı nılı̨né k’énehta nédewǫła nı́dé féré k’áı́ lı́yefı̨ tuta nǝ́nıɂá rı́nıshu gha yédǝyı̨dı̨. Yerı kexǫht’e ɂadı du Yamǫ́rıa konıhshǫ yı́le kólı́ hęɂę yédǝyı̨dı. Ɂeyı gots’ę nıwá gots’é gonezó ɂelehghá ɂakeyı̨t’e.
Haıyı̨lé láódet’é Yamǫ́rıa rázǝ k’ı̨nada ɂegúhyǝ́ɂede behé goderı́tl’e hé ɂáradúja gots’é forı yenı́wı hé judenı nılı̨né date nédúya yı̨́le ɂegúhyǝ́ ɂehdı̨né godatǝ k’áı́ duhfı́le yenı́wı hé dugáyédı.
Ɂáranıya haıyı̨lé bets’ékuwe húle. Deɂets’éné hé yı̨ka yek’é gáyeyıda haıyı̨lé sádéwé hı̨lı̨ kodéhsha hagú gózǝ sádéwé kota Whatı̨ goghá nıwále tudéwék’e gózǝ begot’ı̨néke w’ıla sádéwé kı̨lı̨ gháɂahet’e lǫ. Ɂeyı sádéwéke yá déhyǝ́ ɂegúhyǝ́ goghá dene radéde nı́dé dene xakǝdǝ́dǝ yá ɂakeyı̨t’e.
Yamǫ́rıa ɂeyı sádéwé bets’ékuwe hı̨lı̨ hé gózǝ sá hédéhfe. Ɂeyı Great Slave Lake gots’ę Dǝhogá ɂeyı Sahtú tuhok’é got’ánıya hagú ɂeyı tuho wına Tulıt’a gots’é goderéyu hagú ɂeyı nıyá Yamǫ́rıa sádéwé taı wehxı̨ hagú Kwetı̨nı̨ɂah ɂeyıyá sáwédéwé gok’erı́tonıhfe hagú hı̨dúh dzı̨ne gots’é k’ále keyagowę.
Délı̨ne gots’ę George Blondın begodé ts’ę godı.
DEHCHO
Gah Eteneh (Rabbit Kettle) NWT Archives/G-1995-001: 5222
Il y a très longtemps de cela, Zhamba Déja quitta sa maison située à Rabbit Kettle en haut des chutes Virginia. Il marcha et rama d’un bout à l’autre du pays, tuant des animaux géants et toujours prêt à aider les gens qui avaient des ennuis. En chemin, il rencontra un vieux couple méchant et leur fille.
L’homme demanda à Zhamba Déja de l’aider à faire des flèches. Le vieil homme dit à Zhamba Déja de ramasser des branches dures et bien droites. En cherchant des branches, Zhamba Déja trouva un gros amoncellement de roches. Les roches se sont levées pour l’attaquer. Zhamba Déja a calmé les roches et les a dispersées dans les ruisseaux et les lits des rivières, où vous pouvez encore les voir aujourd’hui sous forme de pierres.
Quand Zhamba Déja est retourné avec des branches, l’homme a été surpris de le voir vivant. Après cela, il envoya Zhamba Déja chercher des plumes d’aigle pour faire l’empennage des flèches. Zhamba Déja s’est approché d’un nid d’aigle géant dans lequel il trouva deux aiglons. Le garçon-aigle lui dit que ses parents étaient à la chasse. Quand la mère-aigle et le père-aigle sont revenus en apportant de la chair humaine, Zhamba Déja les tua. Il n’épargna que le garçon-aigle qui l’avait aidé. Zhamba Déja fit promettre à l’aiglon de manger du poisson et du gibier à l’avenir, et non des humains. Ensuite, il le comprima pour qu’il ne devienne jamais plus gros et c’est pourquoi il n’y a plus d’aigles géants.
Zhamba Déja revint au camp avec les plumes d’aigle. Le vieil homme était déçu de voir que Zhamba Déja était toujours vivant. Alors, il dit qu’il avait besoin de babiche pour lier les flèches et il envoya Zhamba Déja dans un marécage où vivait un monstre géant. Zhamba Déja s’approcha du monstre avec beaucoup de précautions et le tua en lui tirant trois flèches dans la poitrine. Zhamba Déja découpa la babiche sur le dos du monstre et la rapporta à l’homme.
Zhamba Déja avait rassemblé les branches, les plumes et la babiche. En ajoutant à ces matériaux des pointes de flèches acérées, il put fabriquer des flèches avec fierté.
Adapté d’un récit raconté par Madeline Mouse à Robert G. Williamson sur la rivière Liard
Atthe t’ǫ́h, Zhamba Déja dekǫ́ę́ Gah Eteneh ekǫ Náı̨lı̨cho godéh gots’ęh déhtł’ah. K’etleh gots’ęh elá t’áhchu aht’ı̨, kat’ı̨ lǫ́ǫ ekúh golǫa nechácho k’eɂáh ı̨lé łaadeh gots’ęh amı̨́ı̨ goxéh gonezų ı́le nıdé gots’ą́ąndı kat’ı̨. Gok’eadetł’e lǫ́ǫ gotsı́e gots’ęh gotsų kı́ dene nezų egıt’éh ı́le gots’ęh gotué goghǫétł’ah.
Iı dene Zhamba Déja ką́hndı, sı̨ dúle ełets’ágendı t’áh k’ı̨́ gehtsı̨. Ezhı dene kı́ dene nezų ı́le Zhamba Déja kąhndı, ekǫ k’áchı̨nıa see ɂehtth’I zhádéɂa zǫh kánıt’a zhę́hndı. Zhamba Déja káchınıa káneta lǫ́ǫ́ the łǫ ełedáh zháhthéla ghǫetłah. Ezhı the Zhamba Déja ts’ę́ tthee aget’ı̨. Kó nezų gots’ę́ gondeh t’áh ts’ınıh agejá, ıı gotł’ą́ą dehgáh dee gots’ę́ godéhde, dúh gots’ę́ k’álah ejı thela.
Zhamba Déja k’áchınıa nátthehtsı t’áh nı́anotł’ah, ıı dene kı́ nezų ı́le edáondı́ t’áh kı́ Zhamba Déja łanıdhe ı́le enıdhę t’áh zhech’áh dahdzeedatlłah. Ezhı gotł’ą́ą Zhamba Déja k’áhndı́ ehndaa t’á k’ı̨́ gha kánıtá zhę́hmdı. Zhamba Déja ehndaa met’ǫcho ghǫetłah mezhı̨́h ehndaa aets’élıe ǫkı geke. Ehndaa denelı̨a kadı, memǫ gots’ęh metá t’ahsı́ı nágezéh gots’ę́ łégedéhtthe ndı. Ezhı Ehndaa gomǫ gots’ęh gotáh nı́ełégı̨tthe, edáondı́ dene łagénıhthę gots’ęh gotthę́ nı́agénıla, ezhı gha Zhamba Déja łagónıhthe. Ehnda denelı̨a zǫh zhets’áı̨ndı́ t’áh kı́ dasázhı̨́lá ı́le. Zhamba Déja ezhı ehndaa denelı̨a káhndı, dúh gots’ę́h ndaa łué gots’ę́ golǫa tthę́ zǫh shénetı̨h zhę́hndı. See deghá ezhı ehndaa denelıa édéhtsı̨h, ezhı ts’ı̨hɂǫ́ dúh got’sę́ kı́ ehndaa nechá gháts’enda ı́le.
Zhamba Déja ehndaa t’á nı́anıddhah. Ezhı ǫhndah Zhamba Déja k’álah gondı́h megha dzǫ́ǫt’e. Zhamba Déja káhndıh, k’ı̨́ gha tth’éh enı́ddhę ndı gots’ęh kodı̨ godéhro nánde gots’ę́ zhedéhɂa. Zhamba Déja ts’ıneh t’áh godéhro ghǫetłah gots’ęh k’ı̨́ t’áh taelı́ zhedzee ghaenıhgé ıt’áh łazhénıhtthe. Zhechı̨́tah gots’ęh ech’ı́dé káıtthé gots’ęh ǫhndah t’sę́ nadéhtł’ah.
Zhamba Déja, k’áchınıa, ehndaa t’á gots’ęh tth’éh shu nátthetsı̨. Ezhı t’ahsı́ı kanéht’é náhtthetsı̨ t’áh k’ı̨́ déhtsı̨.
Edı la Madeline Mouse, edı dene Robert G. Williamson gondı ghǫ zhégoınde ke’h ǫ́t’e.
TŁĮCHǪ
Laisa Mantla on Hodoòdzoo (Sliding Hill). crédit photo: Allice Legat
Il y a très longtemps, à l’époque où de dangereux animaux géants parcouraient la terre, un carcajou géant avait planté des pieux pointus au pied d’une grosse colline appelée Hodoòdzoo. Quand les gens glissaient jusqu’en bas, les pieux les transperçaient et les tuaient.
Yamǫǫ̀zha se rendi jusqu’à Hodoòdzoo et vit les pieux du carcajou au pied de la colline. Il glissa lentement jusqu’en bas et s’arrêta juste avant d’atteindre les pieux. Alors, Yamǫǫ̀zha fit saigner son nez et répandit le sang sur sa chemise en peau de caribou. Il plaça la chemise par-dessus le pieu pour faire semblant qu’il avait été percé jusqu’au cœur.
Lorsque le carcajou vint, il trouva Yamǫǫ̀zha gisant parfaitement immobile. Pensant qu’il était mort, le carcajou le mit dans son grand panier en écorce de bouleau et l’apporta à la maison. Quand il arriva à la maison, la famille du carcajou fit un feu dans sa hutte. Yamôözha a pouvait voir qu’ils se préparaient à le faire cuire.
Le fils du carcajou vit que Yamǫǫ̀zha avait un œil ouvert. Il dit à son père que Yamǫǫ̀zha était vi- vant et qu’il les regardait. Mais le carcajou ne le crut pas. Ensuite, sa femme lui passa gros couteau de pierre pour découper Yamǫǫ̀zha. En voyant cela, Yamǫǫ̀zha tendit rapidement son bras pour prendre une des bûches qui se consumaient dans le feu et frappa sur la tête le carcajou et sa femme qui sont tombés raide morts.
Les enfants du carcajou ont couru dehors et grimpé dans une épinette près de là. Le fils supplia Yamǫǫ̀zha de ne pas le tuer et il promit de ne plus jamais manger d’humains. Alors, Yamǫǫ̀zha frappa seulement ses pieds, qui sont devenus plats et larges comme ceux des carcajous d’aujourd’hui.
C’est comme cela que Yamǫǫ̀zha a rendu la colline Hodoòdzoo de nouveau sécuritaire pour les gens. Encore de nos jours, les Tłı̨chǫ glissent jusqu’en bas de la Hodoòdzoo pour prédire leur avenir. S’ils glissent en droite ligne, on dit qu’ils auront une vie longue et en santé.
Adapté d’un récit raconté par Harry Simpson de Gamèti
Akwewhaà, tıch’aàdıı nechà wech’àhoèjı̨ dıı nèk’e nadè hò, nǫ̀ghacho dechı̨ goèch’oo shı̀h nechà wezhıı Hodoòdzoo wıı̀yeh, akǫ t’a done łahde ı̨̀le. Done hodoògedzoo nındè, eyıı̀ dechı̨ gıghakah t’à łagede ı̨̀le.
Yamǫǫ̀zha Hodoòdzoo ts’ǫ̀etłah eyıts’ǫ nǫ̀gha wets’ǫ dechı̨ goèch’oo shıh wezhıı naı̨̀ɂa yaɂı̨. Ts’ehwhı̨̀ą ı̨zhıı̀ hodaàzoo eyıts’ǫ eyıı̀ dechı̨ goèch’oo naı̨̀ɂa kwe nıı̀tła. Eyıtł’àxǫǫ, Yamǫǫ̀zha wı̨ghǫǫ̀ edoò ayı̨̀la xè. Wedzeè ghaako laanı̀ wegaht’ı̨ ha wets’ǫ ekwǫ̀wò ɂeh k’e yeètsoh, dechı̨ k’e weɂeh dawhehchı ayı̨ı̨̀la.
Nǫ̀gha nıı̀tła hò, Yamǫǫ̀zha ts’ehwhı̨̀ą whetı̨ deètsı̨. Łaı̨̀wo nı̨wǫ t’à, nǫ̀gha wets’ǫ k’ıtǫ necha yı̀ı̀ neyeèchı xè dekǫ̀ ts’ǫ̀ nayeègeh. Dekǫ̀ nıı̀tła hò, wèot’ı̨ gıkǫ̀ goyı̀ı kǫ̀ geèhtla. Hot’a Yamǫǫ̀zha geht’e ha ts’atà segogehɂı̨ goghàda.
Nǫ̀gha wezha, Yamǫǫ̀zha wendaà ı̨łè t’à k’eèt’ı̨ yaaɂı̨. Wetà ts’ǫ̀ hadı, Yamǫǫ̀zha ı̨ła endaà xè goghàda dıh. Nǫ̀gha wegha ehkw’ı ahodı-le. Yamǫǫ̀zha tàyeet’à ha Nǫ̀gha wets’èke Nǫ̀gha wets’ǫ satsǫ̀ mbeh necha yeghàechı. Dıı yıghàda t’à, Yamǫǫ̀zha kǫ̀ dıı̀k’ǫ ts’ǫ tsoh dıı̀k’ǫ ı̨łè neyıı̀chı. Nǫ̀gha eyıts’ǫ wets’èke nàgoı̨̀xà t’à ełak’a hodàdegehwò t’à łagı̨̀deè.
Nǫ̀gha wezha hazhǫ mǫht’aà ts’ǫ̀ tǫmoègede xè ts’ı k’e dekegı̨ı̨̀de. Nǫ̀gha wezha Yamǫǫ̀zha ghǫ nàdageètı̀, łagoı̨̀deh-le hadı. Achı̨ done ehde haà-le dıı eyıts’ǫ Yamǫǫ̀zha Nǫ̀gha kè zǫ yeehxà, eyıt’à dıı dzęę̀ k’e ts’ǫ̀ Nǫ̀gha gıke ı̨t’ǫ̀ą xè nekoò.
Eyıı̀ haanı t’a, Yamǫǫ̀zha Hodoòdzoo achı̨ done gha nezı̨ ayıı̨̀la. Dıı dzęę̀ gots’ǫ̀ Tłı̨chǫ goòt’ı̨ Hodoòdzoo k’e hodoògedzoo nındè, ı̨daa edàanı̀ gıxè hoòɂǫ ha gık’ezhǫ gedı. Ehkw’ı hodageèdzoo nındè, ı̨daa wha gots’ǫ̀ hotı nezı̨ gıxè hoòɂǫ xè whaa gots’ǫ̀ egenda ha gedı.
Gamètı̀ gots’ǫ Harry Sımpson wegondı ghaà àtł’è.
YELLOWKNIFE/WELEDEH
crédit photo: Tessa Macintosh
Il y a très longtemps, un castor géant construisit une énorme digue à l’embouchure de la rivière Weledeh (Yellowknife), bloquant ainsi le courant vers Tidé (Grand lac des Esclaves). Quand les gens passaient en canot près de cet endroit, le castor faisait chavirer leurs canots et les noyait.
Yamǫǫ̀zha était un guérisseur très puissant qui venait aider les gens. Les Dénés Yellowknives lui racontèrent les problèmes que le castor géant causait. Yamǫǫ̀zha décida alors de faire enquête.
À l’embouchure de la rivière Weledeh, Yamǫǫ̀zha trouva une grosse hutte de castor. Il prit sa grosse pelle avec une écope faite de babiche tissée et il la planta dans la hutte pour l’ouvrir. Il aperçut un castor géant qui vivait à l’intérieur. Rapidement, le castor a poussé la hutte de côté et s’est mis à nager dans la Tinde’e pour s’échapper. Ceci a libéré le flot de la rivière qui s’est jetée dans le lac. Les gens pouvaient de nouveau voyager et pêcher là en sécurité.
La hutte du castor s’est transformée en pierre et a formé une pointe appelée Kwekaatsoa. La pelle de Yamǫǫ̀zha est devenue une grosse épinette sur la pointe, connue comme Tsiwhacho. Encore de nos jours, les gens qui voyagent dans cette région rendent hommage à Kwekaatsoa et Tsiwhacho.
Adapted from Grade Four Social Studies Curriculum, as told by the Yellowknives Dene.
Akwewhaà, Wıı̀lıdeeche tsàcho tsàkę̀ę̀ necha whehtsı̨, wet’à Tı̨ndee ts’ǫ̀ tı etł’ı haàdı̀. Done k’ıɂelà t’à akǫ wegaà nàgèakı̨ dè tsà goɂelà nełeyehtł’ı̀ t’à done tı t’à łahdè.
Yamǫǫ̀zha weɂı̨k’ǫǫ̀ nàtso t’à done ts’àdı ha akǫ nıı̀tła. Wıı̀lıdeè goòt’ı̨ dıı Yamǫǫ̀zha ts’ǫ̀ dıı hagedı, tsàcho ats’ǫ gok’adawò gedı t’à Yamǫǫ̀zha akǫ gok’atah ha akǫ̀ ts’ǫ̀ɂetłah.
Wıı̀lıdeèche, Yamǫǫ̀zha tsàkę̀ę̀cho yı̨ı̨̀gǫhɂǫ. Wets’ǫ ehtł’èkàgoò necha tł’ıhgǫǫ̀ t’à, hayeèzǫ. Tsàcho goyı̀ı nàde nǫ. Įwhąąt’ı, tsàcho tsàkę̀ę̀ yeɂǫ̀ǫ̀ ts’ǫ̀ ayı̨ı̨̀la t’à Tı̨ndee ts’òemı̨. Wet’à tı Tı̨ndee ts’ǫ̀ haı̨̀lı̨ ajà. Achı̨ done akǫ łıwe k’agede ha esąnı̨le ajà.
Tsàkę̀ę̀ kwe whelı̨ eyıts’ǫ ehdaà elı̨ ajà, Kwekaàts’òa wıı̀yeh ajà. Yamǫǫ̀zha wets’ǫ ehtł’èkàgoò ts’ı wegaà ehdaà necha whelı̨, Ts’ıwhacho wıı̀yeh ajà. Dıı dzęę̀ gots’ǫ̀ done Kwekaàts’òa eyıts’ǫ Ts’ıwhacho gaà aget’ı̨ nındè ndè ts’agehdı̀.
Wıı̀ledeh goèt’ı̨ dıı gondı gehtsı̨, eyıts’ǫ edàanı̀ done kǫ̀ta nàgedè weghǫ chekoa nı̨htł’è dı̨ agehɂı̨ nàgı̨̀tł’è.
AKAITCHO
Des Nedhé Ttheba (Slave River Rapids) NWT Archives/Fumoleau/N-1995-002: 1797
Il y a très très longtemps, trois castors géants vivaient sur le lac Athabasca. Ils rendaient la vie difficile à tout le monde parce qu’ils construisaient d’énormes digues et frappaient les gens avec leur queue pour les noyer. Un géant appelé Denecho a décidé d’aider ces gens en débarrassant le pays des castors géants.
Le premier castor avait construit sa hutte à l’ouest du lac Athabasca, près d’Old Fort. Denecho a creusé jusqu’au coeur de la hutte du castor et l’a tué. Il a jeté la moitié de la hutte dans la rivière Athabasca, créant ainsi une ı̂le appelée T’anu.
Le deuxième castor nagea jusqu’au sud du lac Athabasca, mais Denecho l’a rattrapé. Denecho a combattu le castor et, dans leur lutte, le castor qui donnait des coups de pieds a fauché et tué tous les arbres, créant ainsi les ChocheɁerelche (les Dunes de sable/Sand Dunes). Après un long combat, Denecho a tué le deuxième castor. Le sable de ChocheɁerelche est encore rouge du sang du castor.
Le troisième castor vit venir Denecho et prit la fuite en aval de la rivière des Esclaves. Denecho l’a poursuivi tout le long jusqu’à Fort Smith et l’a suivi par-dessus une digue de castor. C’est l’origine des rapides de la rivière des Esclaves entre Fort Fitzgerald et Fort Smith.
Denecho a continué de poursuivre le troisième castor vers le nord en suivant la rivière des Esclaves jusqu’au fleuve Mackenzie. Il l’a finalement rattrapé à Naghaye’s Rock (Wolverine Rock), au nord de Tulita. Là, il a tué le castor, puis il a fait un feu pour le faire cuire. La graisse du castor géant a dégoutté dans le feu, alimentant une flamme qui fume encore de nos jours.
Adapté d’un récit raconté par Victoria Mercredi de Fort Chipewyan, en Alberta
Ɂatthe yunı̨́zı̨ ttháá, taghe tsácho Athabasca Túé k’e náde. Dáts’ena sı́ bet’á hunı́la, bets’ı̨ tsákı̨́ cho dághą-ú tth’ı beché t’á tu dálxál t’á dëne tu dánı́ldel. Ɂedırı dëne nechá cho, Hachoghe húlye dëne ts’úsnı́ yı̨dhı̨ t’á ɂeyı tsácho benë́né nánı̨la.
T’atthe tsá ɂeyër Athabasca Túé k’e nas ts’ë́n xaɂa tsákı̨́ hełtsı̨, ɂeyı Old Fort húlye ghá nı́dhı́le. Hachoghe ɂeyı tsácho bets’ı̨ tsákı̨́ yérelnı́-ú ɂeyı tsá łeghąı̨́łdhër. Ɂeyı tsákı̨́ danızı̨́ Athabasca deze yé yıłchë́l, bets’ı̨ ɂë́ne nu T’anu húlye ɂųlı ɂája.
Ɂeyı ɂı̨lághe tsácho Hachoghe hı́łchú tthe yuyághe Athabasca deze ts’ë́n héhbı̨. Hachoghe ɂeyı tsácho k’ádhër ts’ı̨ ɂë́né, ɂeyı tsá harelyú dechëne yuwénıłɂëth t’á Chocheɂerelche hųlı ɂája. Tháá ɂełk’enáı́ddhër tł’ághe Hachoghe ɂeyı tsácho łegháı̨́dhër. Ɂeyı tthaye Chocheɂerelche ghá ɂałų́ tsá dële t’a delk’os.
Ɂeyı nade tsácho sı́ Hachoghe hegal ɂeyı̨ t’á yuyaghé Des Nedhé ts’ë́n tthę́cha. Hachoghe Tthebacha ts’ë́n néyenı́yú yek’ı́nı tsáɂél dedhe yę́yú. Ɂeyı ts’ı̨ ɂë́ne ɂeyëre Tthebatthı ts’ı̨ Ttthebacha ts’ë́n theba hųlı ɂája.
Hachoghe ɂeyı nade tsácho t’at’u yeneyule xat’éé yudaghé Des Nedhé ts’ı̨ yudaghé Descho ts’ë́n yenéyú. Ɂeyı Naghaye Tthe húlye Tulıt’a ts’ı̨ yudaghé ts’ë́n haɂa ɂeyëre t’a yeghá nı́ya. Ɂeyër t’a tsácho łegháı̨́łdhër-u kón délk’ą yełt’ëth xa. Tsácho tłezé kón k’e deltł’ul ts’ı̨ ɂë́né dék’a, ɂeyı kón dek’ën ɂałų́ dų́rıdzı̨ne ts’ë́n búret’ı̨ ɂat’e.
Vıctorıa Mercredı K’áı́tel Kų́é, Alberta k’éyaghe ts’ı̨ dënexél halnı ɂat’e.
Des frères spirituels (Yamoria et Yamogha) ont été envoyés sur Terre pour apporter des lois au territoire et aux gens. Des messages ont été laissés par Yamoria sous forme de lieux de mémoire partout sur le territoire pour nous rappeler le caractère sacré du territoire, des animaux et des hommes et comment nous pouvons tous vivre ensemble en paix. Ces lois guident les Dénés dans leur relation avec le territoire et les animaux, le monde spirituel, les autres et eux-mêmes. Neuf des lois fondamentales pour les Dénés peuvent être consultées ici.
crédit photo: Tessa Macintosh
Ɂası́e nets’ı̨ dé dëne ghǫ́łchu
Ası̀ı naxıts’ǫ sıı, wet’à done ts’àhdı
T’ahsı́ı gots’ęh nıdé gonáá goghaets’edęndıh
Yerı ts’et’ı̨ ɂehgha ɂets’edǝdı wóle
Jidı̀i hoh’ii valàt gwats’an ohtsii
NWT Archives/Northwest Territories. Dept. of Public Works and Services fonds/G-1995-001: 7408
Ɂełsúhdı
Ełets’àdı
Łáǫlı́ ełets’áts’endı
Ɂeléhdz’ı́né ts’udı
Nihts’àt tr’inohnjii
NWT Archives/Northwest Territories. Dept. of Public Works and Services fonds/G-1995-001: 3012
T’o lazı̨́ ɂełghąnúhtą
Ats’ǫ łeghǫnıàtǫ
Seesu godzee t’áh ełeghǫnets’etǫ
Ɂelehghǫts’edéɂǫ gha
Łǫǫ hàh Nihkhat’anoozhaa
NWT Archives/Northwest Territories. Dept. of Public Works and Services fonds/G-1995-001: 7818
Ɂałnedhe chu harelyu ɂası́e besų́hdı́
Ǫhdaà wenaets’eèt’ı̨ eyı̀ıxè sıı ası̀ı hazhǫ naxımǫ wenaet’ı̨
Ǫhndah Ke gots’ęh t’ahsı́ı ndéh k’eh thela azhǫ gots’edı̨hchá
Dene hı̨shake hets’edı́hsha hé yerı ɂareyǫ́né denewına góhlı̨ w’la
Anjòo kat ts’àt jidı̀i gwindii tthak yiinji’gwichidhoh’ee
NWT Archives/Northwest Territories. Dept. of Public Works and Services fonds/G-1995-001: 0338
Tëdhe dé huhtes-u dzı̨dhé dé ɂeghálǫhna
Dzęę̀ eghàlaede eyıts’ǫ too whahte
Tedhe nıdé ts’et’ı̨ gots’ęh dzęh tanét’e eghálats’enda
Tewe nı shǫts’ı̨tı̨ hé dz’ıné ɂeghálats’eyedaı gha
Too guuzhik dhoochuh, drin guuzhik gwitr’it t’agoh’ii
NWT Archives/Northwest Territories. Dept. of Public Works and Services fonds/G-1995-001: 1700
Nenádhëré hųlı-ú tth’ı dënek’éch’aunı́ sáną́
Dǫ wenaets’eèt’ı̨ eyıts’ǫ done ch’aà gahde-le
Seesu t’áh dene ts’ę́ godzee nezų gots’ęh kı́ t’ahsı́ı gha ı́le goghǫ zhats’ęhtı ı́le
Denets’é denehı́nı́ nezǫ gha hé ɂehdı̨né denek’eradats’edǝ́de gha
Zhùu t’anohch’uu ts’àt ats’àt’inuh srò’
NWT Archives/Northwest Territories. Dept. of Public Works and Services fonds/G-1995-001: 2487
Ts’ékuáze chu Dëneyuaze chu benádhëré sudı́ xaɂą
T’eèka eyıts’ǫ dǫzhı̀a wenaet’ı̨ k’è k’ehogeɂa ha
Ts’élı̨a gots’ęh denelı̨a seesu nezų aget’ı̨ gha góɂǫ
T’ǝrek’e hé ɂehkǝke gonezó ɂedǝk’ekǝdı gha
Nı̀ch’it kat Chaa kat zhùu t’agidich’uu goovàh goonlih geenjit giinlii
crédit photo: Wendy Stephenson
T’aghe ɂası́e k’órı̨lya sı́ dëne hanųłtą
Ası̀ı k’ets’ezhǫ wet’à done hoghàgets’ehtǫ
Ts’élı̨a gots’ęh denelı̨a seesu nezų aget’ı̨ gha góɂǫ
Edı gondı nezų azhǫ gogháots’enehtę
Jidı̀i gàhkhwı̀ndaii nineh’ok kat ts’àt gagoovoonohtan
crédit photo: Tessa Macintosh
T’o lazı̨́ neba hurélya xa hurúłdzáy
Ats’ǫ naxı̀nà naxı̀xè hoòɂǫ dè nezı̨̀ą
Łáǫlı̨ goını́é gha shú góɂǫ
Golǫ gots’é sǫ́dıts’ule gǫka ɂats’ut’e
Shı̀k shòh ohłii
Ces tableaux colorés d’Archie Beaulieu relatent l’histoire de Yamǫǫ̀zha et de sa femme-castor pour un livre jeunesse. Ils ont été commandés par l’Administration scolaire confessionnelle publique de district de Yellowknife, avec un financement octroyé par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le ministère du Patrimoine canadien. L’histoire est tirée d’une légende tłı̨chǫ racontée par Vital Thomas à l’anthropologue June Helm en 1966.
Archie Beaulieu est un artiste tłı̨chǫ très réputé pour son style de peinture abstrait et fluide et sa riche exploitation des symboles. Il tire son inspiration de nombreuses sources, dont les histoires de sa grand-mère, les paysages nordiques et ses rêves. Archie crée des œuvres d’art pour exprimer son histoire et sa culture dénées. À son avis, « Nous pouvons faire entrer une histoire complète sur une toile ou une sculpture et elle y demeurera pour toujours ».
Archie est né en 1952 dans la collectivité de Behchokǫ̀, où il vit avec sa femme Rose et leurs cinq enfants.
Dıı nı̨htł’è chekoa gha nı̨htł’ètıı̀ wek’èch’àot’ı̨ t’à Yamǫǫ̀zha eyıts’ǫ wets’ekè tsà wegondı weghǫ Archie Beaulieu yı̨ı̨̀tł’è hǫt’e. Yellowknife Catholic School yenı̨ı̨̀htł’è xè Edzanèk’e gots’ǫ Ndèts’ǫ̀ K’aòwo eyıts’ǫ Canadian Heritage sǫǫ̀mba t’à gots’àgı̨̀ndı. Dıı whaèdǫ gondı Vital Thomas 1966 k’e June Helm done yats’ı̨lı̨ wenaòwo k’ezhǫdǫdee elı̨ ts’ǫ̀ yatı yıghàı̨̀ɂǫ.
Done łǫ gık’ezhǫ Archie Beaulieu Tłı̨chǫ nı̨htł’èchı̀ ehtsı̨dǫ elı̨ hǫt’e, nezı̨ nı̨htł’ètı̀ t’à ɂeètł’è eyıts’ǫ whacho dàanıwǫ t’à ɂeètł’è. Ası̀ı łǫ wek’echàot’ı̨ ts’ǫ eyıts’ǫ wetsı̨ wegondı t’à nı̨htł’èchı̀ yehtsı̨, edzanèk’e edàanı̀ ndè wegaht’ı̨ ghaà eyıts’ǫ nàte ghaà nı̨htł’èchı̀ yehts’ı̨. Archie weòt’ı̨ edàanı̀ gı̨̀nda eyıts’ǫ wenaòwo ghaà nı̨htł’èchı̀ yehtsı̨. Dıı hanı̨wǫ, “nı̨htł’èchı̀ wegondı lıbàlà k’e ats’ehɂı̨ dè haanı-le dè ası̀ı t’à ası̀ı ts’ehtsı̨ nındè hot’ałǫ̀ ı̨da whaà gots’ǫ̀ wegohłı̨ ha hǫt’e.”
Archie 1952 Behchokǫ̀ dǫelı̨, akǫ wets’èke Rose eyıts’ǫ wekęę̀ sılaı xè nàdè.
crédit d'art: Archie Beaulieu
Il y a bien longtemps, avant que le pays des Dogribs ne ressemble à ce qu'il est aujourd'hui, deux frères vivaient ensemble, Sazea (Petit ours) et Yamozha (qui marche autour du monde). Pendant leur enfance, les deux frères jouent de nombreux tours surhumains, mais cruels à leurs semblables. Sazea finit par se rendre vers la côte de l’Arctique, tandis que Yamozha reste dans la toundra autour du delta du fleuve Mackenzie créant un grand nombre de particularités naturelles de la région.
A long time ago, before Dogrib country looked as it does today, there lived two brothers, Sazea (Little Bear) and Yamǫǫ̀zha (Walks Around the World). In childhood, the two brothers played many superhuman but cruel tricks on their fellows. Eventually, Sazea went down to the Arctic coast. Yamǫǫ̀zha remained in the bush country of the Mackenzie River drainage, creating many of the natural features of the region.
Akwee whaà Tłı̨chǫ gınè dıı dzęę̀ lagǫ̀ht’e-le, ełechı nàke gǫ̀hłı̨ ı̨lè. Įłè Sazea wı̀yeh eyıts’ǫ ı̨łè Yamǫǫ̀zha wı̀yeh. Eyı ełechıke gıgodıı̀ łǫ hǫt’e. Chekoa gı̨ı̨lı̨ı̨̀ ekò dǫ ts’ǫ̀ ts’àhogehtsı̨ t’à dǫ gha hoı̀la hogehtsı̨ ı̨lè. Nǫdèa ı̨̀łak’aà agejà. Sazea sı̀ı ı̨daà yabahtı̀ ts’ǫ̀ ajà. Yamǫǫ̀zha t’aa Dehcho nèk’e nàı̨dè, ekǫ nèk’e dànı̀ ndè gògat’ı̨ı̨ sı̀ı ededı̨ ayı̨̀ı̨̀là hǫt’e.
crédit d'art: Archie Beaulieu
Après le départ de Sazea, Yamozha se sent très seul. Afin de ne pas penser à son frère, il marche pendant de nombreux jours, jusqu’à ce qu'il rencontre une jeune fille qui était toute seule. Elle avait perdu toute sa famille. Yamozha lui demande de l'épouser.
After Sazea left, Yamǫǫ̀zha was very lonely. To take his mind off his brother, he walked for many days. As he was walking, he came to a girl who was all alone. She had lost all of her family and was now alone. Yamǫǫ̀zha asked her to marry him.
Sazea naèhtła tł’axǫǫ̀ Yamǫǫ̀zha wegha gots’eèdı. Edechı k’è nıwǫ haa-le t’à edlaàtłǫ dzęę̀ ts’ǫ̀ k’eda, k’eda. K’eda ekò t’eeko whatsǫ wheda yeghaetła. Wèot’ı̨ hazǫǫ̀ ełàgı̨ı̨dè t’à dǫ wı̨ızı̀ı yexè eda-le. Eyıt’à Yamǫǫ̀zha ts’èko ts’ǫ̀ hadı, “Sexè nàądè,” yèhdı.
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La jeune femme accepte la proposition, mais à la seule condition que Yamozha lui fasse une promesse: qu’elle ne se mouillerait jamais les pieds. « Ne marche jamais dans l'eau contenant des herbes et ne passe pas dans les petits ruisseaux. Reste dans les endroits secs.
The young woman agreed, but only if Yamǫǫ̀zha could keep one promise; that she would never get her feet wet. She said, “Don’t ever step in grassy water or go over a little creek. Just keep on the dry places.”
Ts’èko, “Hęɂę,” yèhdı, hanı̀kò Yamǫǫ̀zha yatı ı̨łè k’èdı̀ ha, yèhdı. Wekè nahtsoò ade hǫǫlı̨ haa-le. “Tł’otı̀a ta nàı̨tà haa-le eyıts’ǫ dehtsoa weteı̨tła-le Ndè k’e tı whı̀le sı̀ı zǫ k’e anet’ı̨ ha,” ts’èko yèhdı.
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Yamozha se met à rire. « C'est une promesse facile à tenir! Tu n'as aucune raison de t'inquiéter. Je prendrai très bien soin de toi. »
Yamǫǫ̀zha laughed, “That is an easy promise to keep. You don’t need to worry about getting wet. I will take very good care of you.”
Yamǫǫ̀zha nàɂeèhdlò, (del) hadı, “Eyı yatı k’èhdı̀ ha t’asanı̀ nı̀ le ! Nekè nahtsoò Ade ghǫ nànınewo-le. Nezı̨ı̨̀ nek’èhdı ha ne,” ts’èko èhdı.
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Au début, Yamozha tient parole. Pendant de nombreuses années, les deux se promènent partout au pays. Yamozha s'occupe très bien de sa femme. Aussitôt qu’elle se sent fatiguée, ils s’arrêtent pour se reposer. Quand ils arrivent devant des rivières ou des ruisseaux, Yamozha coupe des arbres pour construire des ponts afin que sa femme puisse traverser à pied.
In the beginning, Yamǫǫ̀zha kept his promise. The two walked for many years all across the country. Yamǫǫ̀zha took good care of his wife. When she was tired, they rested. When they came to rivers and streams, Yamǫǫ̀zha cut down trees and bridged them so his wife could cross.
Akwea t’à, Yamǫǫ̀zha deyatıı̀ k’èdı. Edaàtłǫ xo tsǫ̀ eyı nèk’e, hazǫǫ̀ ts’ǫ̀ k’eget’à. Yamǫǫ̀zha nezı̨ı̨̀ edets’èkeè k’èedı̀. Ts’èko nı̀ı̨tsǫ nı̨dè nahogezı̀. Deh nı̨ı̨lı̨ hanı̀-le dè dehtsoa ghǫ nègedè nı̨dè Yamǫǫ̀zha ts’ı nàehka gà deh te whelaà ayehɂı̨, hanı̀-ı̨dè wets’èkeè deh te naetła ha dı̀ı̀-le.
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Un jour, en fin d’été, ils arrivent devant un très petit ruisseau avec un mince filet d’eau. Yamozha pense que cela ne posera guère de problème pour sa femme. Il ne coupe donc aucun arbre. Il se dit qu’elle pourra enjamber ce ruisseau sans aucune difficulté.
One day in late summer, they came to a tiny creek with only a small trickle of water. Yamǫǫ̀zha thought that his wife would be all right so he did not cut down a tree. “She can step over it without any problem,” he said to himself.
Įłàà ı̨mbè k’e dehtsoa, ekı̀ı tı łǫǫ̀-le xàewı̀ı ghǫ nègı̨ı̨de. Yamǫǫ̀zha wets’èkeè t’asade ha nıı̀le nıwò, eyıt’à yegha ts’ı nàı̨hkà-le. “Tı łǫ nıı̀le t’à wegha t’asanı̀-le. Yeète nàet’è ha dı̀ı-le,” hanıwǫ.
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En une enjambée il traverse le ruisseau et poursuit son chemin. Perdu dans ses pensées, il marche longtemps avant de se rendre compte que sa femme ne le suit pas. Quand il se retourne, elle n’est pas là. « Qu'est-ce qu'il lui est arrivé? » se demande-t-il. « Il vaudrait mieux que j'attende pour qu'elle me rejoigne. »
In one stride, he crossed the water and kept on going. But, Yamǫǫ̀zha had a lot on his mind and walked a long way before he realized that his wife was not behind him. When he turned around, she was gone. “Now what has happened to that girl?” he wondered, “I had better wait for her to catch up.”
Įdaà nıwà nàet’e t’à, tı te naèhtła, ı̨daàt’ıı̀ naèhtła. Yamǫǫ̀zha t’ası̀ı łǫ ghǫ nànıwo t’à wegha hòı̨ɂà-le. Nıwà dèhtła tł’àxǫǫ̀, wets’èkeè yek’è naetłe-le nǫǫ̀, nàyèhzhı̨̀. Įdè k’eet’ı̨̀ı̨ là tı̨lı k’e wegoèht’ı̨̀-le. “Eyı ts’èko dàjà ghǫ-t’e,” hanıwǫ. “Sek’è etłe ha wedanaehɂı̨ xò,” hanıwǫ.
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Yamozha attend très longtemps, mais sa femme ne vient toujours pas. Il se sent de plus en plus mal à l’aise et décide de retracer ses pas à travers la forêt.
Yamǫǫ̀zha waited for a long time, but still his wife did not appear. At last, he began to feel uneasy and he began retracing his steps through the forest.
Yamǫǫ̀zha whaà yedanaèhɂı̨ hanı̀kò, ı̨łaà wets’èkeè wegoèht’ı̨̀-le. Nodèa yeghǫ nànıwoò ajà, eyıt’à ek’èt’à dechı̨nı edek’è k’è naèhtła.
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Quand il arrive à l’endroit où il avait vu sa femme la dernière fois, il est surpris de voir que le mince filet d’eau est devenu un vaste lac au centre duquel se trouve une immense hutte de castors.
When he reached the place where he had last seen his wife, he was astonished to find that the small trickle of water had turned into a big lake. In the middle of the lake was a big beaver house.
Edı̨ı̨̀ node edets’èkeè eɂı̨ ghǫ nǫ̀ǫtła ekò eyı dehtsoa ı̨lèe sı̀ı wetł’àxǫǫ̀ tı nechàa whelı̨ nǫ t’à sıı̀ wegha enıı̀yah. Eyı tı tanı tsàkę̀ nechàa wheɂǫ nǫǫ̀.
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Un castor sort de la hutte à la nage et Yamozha lui demande : « Avez-vous vu ma femme? »
A beaver swam out of the lodge. Yamǫǫ̀zha asked it, “Have you seen my wife?”
Tsàkę̀ weyı̀ı gots’ǫ tsà xàèhmı̨. Yamǫǫ̀zha yets’ǫ gode, “Sets’èke neeɂı̨ nı̀?” yèhdı.
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Le castor répond : « J'étais votre femme jusqu’à ce que vous ayez oublié votre promesse et m'avez laissée mouiller mes pieds. Parce que vous ne vous êtes pas très bien occupé de moi, je suis devenue un castor. Je ne peux plus vous suivre. »
The beaver answered, “ I was your wife until you forgot your promise and let my feet get wet. Because you did not take good care of me I changed into a beaver. I can’t follow you anymore.”
Tsà yets’ǫ̀ hadı, “Nets’èkeè aht’e ı̨lè. Hanı̀kò neyatıı̀ naądı̀-le ts’ıhɂǫ̀ sekè nahtsoò ajà. Nezı̨ı̨̀ sek’ènedı̀-le t’à tsà whıhlı̨ hǫt’e. K’achı̨ nek’è k’ehda ha dı̀ı̀,” Tsà yèhdı.
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Yamozha devient furieux. « Je suis un magicien puissant », il répond au castor, et « je vais vous attraper et vous transformer en femme à nouveau ». Il commence à pourchasser le castor.
Yamǫǫ̀zha became furious. “ My magic is powerful,” he answered the beaver, “I will catch you and turn you into a woman again.” He began to chase the beaver.
Yamǫǫ̀zha sıı̀ ı̀ts’è t’à hadı, “Seɂı̨k’ǫǫ̀ nàtso hǫt’e Daneehchı gà k’achı̨ ts’èko nelı̨ı̨̀ anehłe ha ne.” Hadıı̀ t’a, tsà deèzhı̀.
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En arrivant à la rivière Marion, il la perd. Il la cherche partout, creusant dans le bois. Autour du lac Shotti, aujourd’hui, il y a de très nombreux petits ruisseaux qui ont été créés quand Yamozha avait creusé dans la terre. Il ne la retrouve pas.
When they came to Marian River, he lost her. He looked for her everywhere, digging into the bush. Around Shoti Lake today, there are all kinds of little creeks made when Yamǫǫ̀zha hopelessly dug in the earth. He did not find his beaver wife.
K’aàgotı̀deè ts’ǫ̀ nègı̨ı̨de ekò Tsà yenaɂı̨̀èhtła. Hazǫǫ̀ ts’ǫ̀ yehak’eet’ı̨̀ t’à dechı̨nı ndè xàgoı̨hgè. Dıı dzęę̀ k’e ts’ǫ̀ Behcho Tı̀ wemǫǫ̀ dehtsoa łǫ nıɂà, eyı sı̀ı Yamǫǫ̀zha ndè xàgoı̨hgè hǫt’e. Hanı̀kò ı̨łaà edets’èkeè gòhɂǫ-le.
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Tous ces efforts épuisent Yamozha mais il n'abandonne pas ses recherches jusqu'à ce qu'il arrive au Lac Marion. Là, il ne trouve aucun signe du castor .Yamozha a besoin de se reposer et il s’assoit sur le mont Shiagu qui domine la pointe Murphy. Au sommet du mont, il y a un grand rocher plat sur lequel Yamozha s'était assis quand il cherchait sa femme.
Yamǫǫ̀zha was tired from all of this work, but he kept on looking until he got to Marian Lake. Still, there was no sign of Beaver. Yamǫǫ̀zha needed to rest, so he sat down on Shiagu, a mountain on Murphy’s Point. On top of this mountain is a flat rock where Yamǫǫ̀zha sat when he looked for his wife.
Yamǫǫ̀zha hòtł’ò eghàlaı̨da t’à nı̀ı̨tsǫ, hanı̀kò Įdak’ètı̀ ts’ǫ̀ ı̨łaà yehak’eet’ı̨̀. Tsà ı̨łaà wegoèht’ı̨̀-le. Yamǫǫ̀zha nahoedzhı̀ ha nıwǫ t’à Shıagoò ka datł’àhda. Eyı shı̀h ka kwe k’e datł’àı̨hda sı̀ı weka goı̨tłoa ekǫ wheɂǫ. Yamǫǫ̀zha yeka datł’àı̨hda gà edets’èke hak’eet’ı̨̀ ı̨lè.
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Assis au sommet de la montagne, Yamozha écoute attentivement. Il entend le bruit d’un castor rongeant quelque part tout près de Neeshi, ou Vieux-Fort sur le bras Nord du Grand lac des Esclaves. Le Vieux-Fort se trouve sur une très longue pointe. Cette pointe est la digue que le castor s’efforçait de construire.
As he sat on top of the mountain, Yamǫǫ̀zha listened carefully. He heard the sound of a beaver chewing somewhere near Nı̨shı̀ı or Old Fort Rae, which is on the North Arm of Great Slave Lake. Old Fort is on a long, long, point. That point is the dam Beaver was trying to make.
Eyı shı̀h ka datł’àhda gà hotıı̀ eèhkw’ǫ. Yee Nıshı̀ ts’ǫ̀ tsà t’ası̀ı k’e gooɂà hǫt’e, hǫtł’ò agodı yeèhkw’ǫ. Nıshı̀kǫ̀ ehdaa nedèe k’e gòɂǫ hǫt’e. Eyı ehdaa sı̀ı Tsà ɂeɂè naàwhehgè hǫt’e. Įnòò dè k’e ts’ǫ̀ ɂeɂè nawheɂaà ayele ha hoę̀hdzà.
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Juste avant qu'Yamozha arrive, le castor l’aperçoit et plonge pour se cacher. Yamozha la suit le long de la rive sud du Grand lac des Esclaves jusque vers le côté ouest. Finalement, il atteint l’extrémité de la pointe nommée Tsaken, la maison du castor, où le castor avait construit une hutte et accouché d’un petit.
Just before Yamǫǫ̀zha got there, Beaver saw him so she dove and hid. Yamǫǫ̀zha followed her around the south shore of Great Slave Lake right around to the west side. Finally he came to the end of a point which is called Tsà kǫ̀, “Beaver House”, where Beaver had made a house and had had a baby.
Yamǫǫ̀zha eyı nı̀ı̀tła kwe-t’ıı̀ Tsà yaɂı̨ t’à tèhko, tèe nàdeeɂı̨̀. Yamǫǫ̀zha Tıdeè K’e, sazı̨ ts’ǫneè yekak’eet’ı̨ı̨̀ ajà, dą̀ą ts’ǫnèe ts’ǫ̀ yedeèzhı̀. Nǫdèa ehdaa welǫ Tsàkę̀ gòyeh ts’ǫ̀ nı̀ı̀tła. Ekǫ Tsà edekeę̀ gòhtsı̨, webebı̀a gǫ̀hłı̨.
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Yamozha creuse dans le haut de la hutte du castor. On peut encore voir aujourd'hui la colline où il a creusé son trou. Il saisit le bébé et le tue. La mère s'enfuit le long du fleuve Mackenzie et Yamozha la poursuit, portant le corps du petit.
Yamǫǫ̀zha dug into the top of the beaver house. You can see the hill where he dug his hole. He took the baby and killed it. The mother fled down the Mackenzie River and Yamǫǫ̀zha followed her, carrying the baby’s body.
Yamǫǫ̀zha tsàkę̀ weka xàgoı̨hgè. Shı̀hka edı̨ı̨̀ xàgoı̨hgè ı̨lèe sı̀ı dıı̀ ts’ǫ̀ wègaat’ı̨ hǫt’e. Tsàzea nıı̀chı̀ı gà ełayı̨̀ı̨hwho. Wemǫ Dehcho k’è-et’ıı̀ naèhmı̨. Yamǫǫ̀zha tsàzeaweè k’ete xè yek’è-et’ıı̀ ajà.
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Le long du Mackenzie, il y un endroit où couvent des feux dans les couches de lignites au-delà de Fort Norman. C'est l'endroit où Yamozha avait cuit le jeune castor. Pendant la cuisson, la graisse du castor fond et commence à brûler et Yamozha déclare que cette fumée durera une éternité. On peut voir la fumée aujourd'hui, en hiver et en été.
There is a burning place down the Mackenzie, the smoldering beds of lignite above Tulita or Fort Norman. That’s where Yamǫǫ̀zha cooked the young beaver. As he was cooking, the beaver grease melted down and started to burn. And Yamǫǫ̀zha said, “This smoke will last forever.” You can see smoke there today, in the winter and in the summer.
Dehcho gà ło xàı̨ɂà k’è gòɂǫ. Ekǫ Tıłı̀ht’a gà t’èè dèk’ǫ̀ k’è gòla. Ekǫ t’a Yamǫǫ̀zha tsàzea wheht’e. Tsàzea eht’è ekò wetłeè det’ee sı̀ı dèk’ǫ̀ ajà. Yamǫǫ̀zha hadı,” Welǫ whı̀le ts’ǫ̀ dıı ło xàı̨ła ha.” Eyıt’à dıı dzęę̀ k’èe ts’ǫ̀ xok’e eyıts’ǫ ı̨mbè k’e ło wègaat’ı̨ hǫt’e.
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Quand Yamozha finit de manger, il s’en va plus profondément dans le bois pour étendre la peau au sol. Il transporte de très gros rochers qu’il place comme bornes autour de la peau. Dans la toundra, derrière Norman Wells, la terre est plate et en forme de peau de castor.
When Yamǫǫ̀zha finished eating, he walked further inland to stretch the hide on the ground. He carried large boulders and set them around the edge of it. In the Barren lands, behind Norman Wells there is flat land, in the shape of a beaver pelt.
Yamǫǫ̀zha tsàzea ghǫ shèetı̨ tł’àxǫǫ̀, tsàzeawò dechı̨nı ndè k’e yehgǫ. Tsàzeawò wek’abàa kwe nechàa nèyı̨ı̨wa. Tłegǫ̀hłı̨ı̨ wet’aa hozı̀ı nèk’e ndè k’e goı̨tłoa gòɂǫ, tsàwò lanı̀ ets’aèhmǫ̀ą gòɂǫ.
crédit d'art: Archie Beaulieu
Yamozha est toujours en colère contre le castor. Il retourne vers sa hutte, mais elle le voit venir et part en nageant dans le grand fleuve. Quand elle arrive dans l’océan Arctique, elle ne s’arrête pas et ne regarde pas en arrière. Yamozha comprend qu'il ne la rattrapera jamais. Il se sert de son pouvoir magique et la transforme en île.
Yamǫǫ̀zha was still angry at Beaver. He went back to her lodge, but she saw him coming so she swam down the big river. When she reached the Arctic Ocean, she kept going without coming back. Yamǫǫ̀zha was knew he would never catch her. He used his medicine power and turned her into an island.
Yamǫǫ̀zha ı̨łaà Tsà ts’ǫ̀ wenı̀-le. Tsàkę̀ ts’ǫ̀ anajà hanı̀kò Tsà yaɂı̨ t’à Dehcho k’è naèhmı̨. Tsà Yabahtı̀ ts’ǫ̀ nı̀ı̀tła ekò ı̨dè k’eet’ı̨̀-le, ı̨daàt’ıı̀ naèhmı̨. Yamǫǫ̀zha hòt’a dayeechı haa-le yek’èezhǫ. Edeɂı̨ı̨̀k’ǫǫ̀ t’à, Tsà dı whelı̨ı̨̀ ayı̨̀ı̨̀là.
Partout où Yamoria s’est rendu, il a transformé le paysage, rendant les lieux sécuritaires pour les Dénés. Beaucoup de noms de lieux dénés décrivent l’empreinte de Yamoria sur le territoire. Ces endroits sont des rappels de cet important héros culturel.
La carte indique certains des endroits où l’on pense que Yamǫ́rıa s’est rendu lors de ses voyages et décrit ce qui s’est produit à ces lieux spéciaux. Veuillez noter que l’emplacement de nombreux lieux est indiqué de manière approximative ou est dissimulé, afin de protéger la valeur culturelle.
Pour ouvrir l’histoire associée à un lieu, cliquez sur la punaise se trouvant à son emplacement.